La tension est montée d’un cran au sein du Ministère gabonais des Mines et des Ressources Géologiques à la suite de l’Assemblée Générale Extraordinaire organisée le 24 juin 2025 par le syndicat SYPROMINES. Dénonçant une série de dysfonctionnements et accusant le ministre de mépris vis-à-vis des agents, le syndicat a annoncé la poursuite du mouvement de grève. Face à cette situation, le ministère a tenu à rétablir sa version des faits, dans une communication ferme mais mesurée.
Sur le point sensible du paiement des formations, souvent présenté comme un droit acquis, l’administration dément catégoriquement toute volonté de suppression. Ce que le ministère revendique, c’est une réorientation vers plus de rigueur et de justification. Il s’agit d’aligner cette dépense sur les principes de bonne gouvernance budgétaire promus par les plus hautes autorités de l’État. La prime ne disparaît pas, mais elle sera conditionnée à la réalité des formations suivies, dans un souci de rationalisation des ressources publiques.
Le dossier des Directeurs Provinciaux, lui aussi remis sur la table par le syndicat, met en lumière un malentendu sur les responsabilités administratives. Si les nominations ont bien été entérinées en Conseil des ministres, leur installation dépend des gouverneurs, seuls compétents pour organiser ces cérémonies selon leur calendrier. Le ministère rejette l’idée d’une inertie volontaire et rappelle l’existence de nouvelles infrastructures administratives à Makokou et Franceville, bientôt opérationnelles.
Le recrutement à la Fonction Publique, autre sujet d’inquiétude, est présenté comme un exercice d’équilibre entre besoins techniques et profils disponibles. Sur les 350 postes budgétaires obtenus, une centaine ont déjà été validés. Les autres suivent leur cours. Mais le ministère insiste sur l’enjeu de spécialisation : avec moins de vingt géologues actifs, dont la moitié proches de la retraite, l’urgence n’est pas d’embaucher en masse, mais de façon ciblée pour répondre aux défis techniques du secteur.
Sur la question de la distribution de terrains aux agents, le ministère affirme être à la manœuvre, évoquant un projet structurant et inédit piloté directement par le ministre. L’objectif est clair : offrir un cadre de vie digne aux agents et les aider à mieux préparer leur retraite. Là encore, l’implication du ministère de l’Habitat est requise pour viabiliser et borner les parcelles. Une démarche administrative en bonne et due forme, bien loin d’un simple effet d’annonce syndicale.
Quant à l’amélioration des conditions de travail, des efforts sont mis en avant : revalorisation de la prime de fin d’année (+35 %), achat de nouveaux équipements, rénovation des locaux, mise en place d’un forage pour pallier les problèmes d’eau, dotation en véhicules pour les missions de terrain. Pour le ministère, ces mesures concrètes témoignent d’un engagement réel en faveur des agents, et non d’un immobilisme comme certains le prétendent.
En toile de fond, ce bras de fer met en évidence deux visions du dialogue social : d’un côté, une organisation syndicale qui revendique plus d’écoute et de résultats rapides ; de l’autre, une administration qui prône la méthode, la patience et le respect des règles. Le ministère se dit ouvert au dialogue, mais refuse d’être entraîné dans une spirale de désinformation ou d’instrumentalisation. « Non à la manipulation. Oui à la transparence », conclut-il dans son communiqué. Un appel au calme et à la responsabilité dans un secteur stratégique pour l’avenir du Gabon.