Ce qui devrait être un havre de tranquillité matinale au cœur du centre-ville de Libreville vire de plus en plus à un brouhaha insupportable, digne d’un carrefour de quartier. La Boulangerie Paul, réputée pour la qualité de ses viennoiseries et ses cafés, est aujourd’hui victime d’un mal criant : le laisser-aller et l’indiscipline de ses serveuses et serveurs.
L’exemple le plus parlant est celui de ce lundi 21 juillet. À 8h15 précises, alors que plusieurs clients venaient s’installer pour savourer un petit-déjeuner dans le calme ou prendre un café avant une journée chargée, ce sont les éclats de voix des employés qui ont accueilli les usagers. Rires bruyants, discussions à haute voix, anecdotes de quartier, commérages et célébrations du Bac racontées avec une indiscrétion déconcertante… les employés ont littéralement transformé l’espace de vente en salle de réunion improvisée.
Mais le plus choquant reste le contenu de certaines conversations. Tandis qu’un client tentait de passer commande, deux serveuses échangeaient – sans retenue – sur leurs ébats amoureux de la veille, rendant la scène aussi gênante qu’irrespectueuse. D’autres évoquaient, tout aussi fort, leurs querelles conjugales ou leurs projets familiaux, sans se soucier le moins du monde des clients autour, visiblement agacés, mais trop polis pour protester.
Il est urgent de rappeler aux responsables de l’établissement que la clientèle ne vient pas assister à une émission de radio libre improvisée. Une boulangerie, fût-elle conviviale, reste un espace de service, de rigueur professionnelle et de respect. L’ambiance sonore actuelle de la Boulangerie Paul centre-ville est tout simplement indigne de la réputation que la marque tente de cultiver.
Le respect du client commence par une attitude exemplaire des employés : tenue correcte, langage maîtrisé, ton modéré, et surtout, sens du service. Il ne s’agit pas ici de priver les employés de leur bonne humeur, mais de leur rappeler que leur mission n’est pas d’occuper l’espace sonore, mais de satisfaire discrètement une clientèle qui mérite mieux.
Il appartient aux responsables de la boulangerie de prendre leurs responsabilités. Le laisser-faire n’a plus sa place. Il en va non seulement de l’image de Paul, mais aussi du respect fondamental dû à chaque client. Car si rien ne change, nombreux seront ceux qui chercheront ailleurs un petit-déjeuner digne de ce nom. Et dans une ville en mutation comme Libreville, les alternatives ne manquent pas.

