Le 5 septembre 2025 restera une date marquante pour l’aviation gabonaise. FlyGabon a inauguré sa liaison directe Libreville–Johannesburg, inscrivant le pays dans une dynamique nouvelle de connectivité panafricaine. Plus qu’un vol inaugural, ce fut un moment de mémoire, d’hospitalité et d’ambition, porté par des discours qui projettent l’avenir d’un ciel africain plus uni.
À bord de son Airbus A320-200 flambant neuf, 90 passagers – diplomates, chefs d’entreprise, responsables institutionnels, artistes et influenceurs – ont vécu cette traversée historique. Lorsque l’appareil s’est posé à 20h55 sur le tarmac de l’aéroport Oliver Reginald Tambo, les applaudissements nourris ont scellé le retour d’un lien aérien fort entre l’Afrique centrale et l’Afrique australe.
Un pont réactivé
Le directeur général de FlyGabon, Nyl Moret-Mba, a replacé cette liaison dans une dimension historique : « Libreville–Johannesburg n’est pas qu’une destination, c’est une reconnexion. Un pont aérien entre deux pays liés par une amitié profonde et ancienne. » Il a rappelé l’ouverture de la ligne par South African Airways en 1960, la visite de Nelson Mandela et Oliver Tambo à Libreville en 1991, puis la reprise par Air Gabon en 1993. « Aujourd’hui, nous rétablissons ce lien dans une vision panafricaine qui rapproche l’Afrique centrale et l’Afrique australe. »
FlyGabon démarre avec deux rotations hebdomadaires : Libreville–Johannesburg les mardis et vendredis, Johannesburg–Libreville les mercredis et dimanches. L’Airbus A320-200 acquis en juillet sera intégralement dédié à ce service, renforçant aussi la capacité de fret. En parallèle, la compagnie poursuit son maillage national avec les dessertes Port-Gentil, Franceville et Oyem, construisant progressivement un hub régional centré sur Libreville.
Le Gabon, terre d’hospitalité et de découverte
À Johannesburg, la dimension touristique a été portée par Léon Imunga Ivanga, directeur général de l’AGATOUR. Évoquant l’art ancestral de l’hospitalité gabonaise, il a invité les Sud-Africains à découvrir « un Gabon naturellement unique », mettant en avant ses 13 parcs nationaux, ses 9 parcs marins, le site mondial de ponte des tortues luths, les 19 000 baleines à bosse qui longent ses côtes, ainsi que des traditions vivantes comme le Bwiti, le Ndjobi ou le Mvet. « Notre biodiversité et notre culture doivent devenir le socle d’un tourisme responsable et prospère », a-t-il affirmé.
Pour un ciel africain uni
Ce vol n’aurait pas été possible sans les partenaires sud-africains Global Airways et Fly CemAir. Nyl Moret-Mba a salué leur rôle, soulignant que « lorsque les compétences africaines s’unissent, nous pouvons bâtir un ciel plus ouvert et mieux connecté ». Dans une vision claire, il a appelé les compagnies africaines à coopérer davantage : « Il est temps de dépasser les concurrences inutiles et d’unir nos forces pour construire un ciel africain intégré. »
Ce premier vol de découverte, au-delà de son aspect commercial, illustre la volonté du Gabon de se repositionner comme acteur majeur de la mobilité et du tourisme sur le continent. Entre symbole diplomatique et geste économique, il trace les contours d’un avenir où Libreville aspire à devenir un carrefour aérien incontournable entre l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud.

