Dernier Premier ministre de l’ère Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze restera comme une figure d’inertie politique. Nommé en janvier 2023 dans un contexte de crise de légitimité, il aura traversé sept mois de gouvernance sans laisser la moindre empreinte durable. Ni réforme, ni ambition, ni souffle : son passage à la Primature s’apparente à une parenthèse vide.
Face aux signaux rouges brandis par le FMI sur la dérive des finances publiques, son gouvernement n’a jamais présenté de budget rectificatif. Un silence budgétaire lourd de conséquences, alors que les déséquilibres économiques s’aggravaient. Quant à sa seule annonce d’envergure, un supposé “plan d’urgence pour l’emploi”, elle n’a même pas franchi les portes de l’Assemblée avant d’être balayée par le coup d’État d’août 2023.
Alain-Claude Bilie-By-Nze n’aura porté aucun chantier structurant, ni incarné de cap. Son équipe, désignée pour rassurer les partenaires internationaux et donner l’illusion d’un nouveau départ, s’est contentée d’une gestion à vue. Dans un pays en attente de réformes profondes, son immobilisme a fini par symboliser le naufrage d’un système politique à bout de souffle.
Renversé avec le reste du régime par les militaires en août 2023, il n’aura opposé ni bilan, ni résistance. Il reste ainsi l’un des visages les plus emblématiques d’une classe dirigeante figée, plus soucieuse de conserver ses privilèges que de répondre aux aspirations d’un peuple fatigué.
Aujourd’hui, alors que le pays cherche à se reconstruire, Alain-Claude Bilie-By-Nze représente ce qu’il faut impérativement dépasser. Fonctionnaire du régime, cumulard de postes sans résultats, il est l’archétype du politique sans vision. Son passage au sommet du pouvoir n’aura été qu’un épisode de plus dans le long crépuscule du système Bongo : une suite de promesses non tenues, d’annonces sans lendemain, et de silences éloquents.
