Gabon: Les sociétés traditionnelles de l’Estuaire montent au créneau pour protéger les lieux sacrés

Dans un communiqué solennel publié récemment, les sociétés traditionnelles MPONGWÈ, BÉNGA, SÉKIANI et AKÈLÈ, peuples autochtones de la région de l’Estuaire, ont exprimé leur vive préoccupation face à la recrudescence de rituels individuels ou collectifs pratiqués sur les rivages sacrés de Bolokobouè, Ébéndjè, Cap-Estérias jusqu’à Owendo.

Se présentant comme les gardiens légitimes des traditions spirituelles côtières, ces sociétés dénoncent fermement ce qu’elles qualifient de « souillure grave » des lieux sacrés. Selon elles, toute invocation ou tentative d’invocation des puissances côtières accompagnée de sacrifices de sang, quel qu’en soit le but ou l’origine, constitue une atteinte directe à l’ordre ancestral et au pacte de paix établi avec ces entités spirituelles.

« Aucun Gabonais ou sujet étranger n’est autorisé à invoquer ou solliciter les puissances côtières en versant du sang », prévient le communiqué, soulignant que tout contrevenant s’expose à des « sanctions sévères infligées par les forces spirituelles » des peuples concernés.

Cet appel à la vigilance intervient dans un contexte où les pratiques mystiques se multiplient, parfois en marge des codes culturels traditionnels. Les sociétés MPONGWÈ, BÉNGA, SÉKIANI et AKÈLÈ en appellent au respect des fondements ancestraux et à la préservation des équilibres sacrés qui régissent la relation entre les humains et les esprits de la mer.

Ce message vise autant à sensibiliser la population qu’à rappeler aux pouvoirs publics l’importance de protéger le patrimoine immatériel du pays. Enjeu de cohésion sociale, de souveraineté culturelle et de paix communautaire, les traditions spirituelles autochtones demeurent au cœur de l’identité gabonaise.

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