Si le ridicule pouvait tuer, Ali Akbar Onanga Y’Obegue aurait déjà disparu sous le poids de ses contradictions et de son passé peu glorieux. Aujourd’hui, le voilà qui se présente comme un redresseur de torts, un garant de la légalité au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Un comble, quand on sait que si ce fameux bureau provisoire n’avait pas vu le jour, ce parti, autrefois tentaculaire, ne serait plus qu’un vestige du passé, une note de bas de page dans l’histoire politique du Gabon.
Un PDG à l’agonie : Ali Akbar Onanga tente de sauver les ruines qu’il a contribué à fragiliser
Soyons clairs : sans ce directoire provisoire, le PDG serait aujourd’hui un cadavre politique en putréfaction. Déconnecté des réalités, embourbé dans des luttes de pouvoir intestines, incapable de se renouveler, ce parti aurait sombré dans l’oubli. Ce ne sont pas les gesticulations d’Ali Akbar Onanga qui auraient changé quoi que ce soit. Lui qui, hier encore, était l’un des instruments du régime déchu, fait mine aujourd’hui de défendre la légitimité et la justice.
Pourtant, de quelle légitimité parle-t-il ? A-t-il oublié qu’il a été de ceux qui ont défendu, envers et contre tout, les dérives d’un pouvoir autoritaire, incapable d’écouter le peuple ? Comment peut-il aujourd’hui se poser en garant de la légalité alors qu’il a été l’un des artisans du système qui a conduit le PDG dans l’impasse actuelle ?
Ali Akbar Onanga en quête d’un fantôme : la pathétique invocation du « Distingué Camarade Président »
Le plus ironique dans cette mise en scène, c’est l’appel lancé au « Distingué Camarade Président », Ali Bongo Ondimba. Quelle tristesse ! Quelle misère intellectuelle !
Ali Bongo, celui dont Onanga et consorts réclament le retour en sauveur, a aujourd’hui bien d’autres soucis. Encerclé par ses propres démons, rongé par la responsabilité des années de souffrance infligées au peuple gabonais, il n’a certainement pas le PDG en tête. Son épouse est en prison. Son fils aussi. Il fait face à une réalité qui ne trompe plus personne : le pouvoir qu’il a incarné a causé trop de dégâts pour qu’il puisse encore jouer les grands stratèges.
Mais cela, Ali Akbar Onanga feint de l’ignorer. Il persiste dans son rôle d’apparatchik déconnecté, croyant encore que le PDG est l’épicentre du destin national.
Un parti sauvé malgré lui : la vérité que Onanga refuse d’admettre
Le PDG ne doit son existence actuelle qu’aux soubresauts provoqués par la transition. Si le parti continue d’exister, c’est parce qu’un sursaut interne a permis de rétablir un semblant d’organisation. Sans cela, le PDG ne serait plus qu’un amas de ruines politiques.
Ali Akbar Onanga peut bien multiplier les déclarations théâtrales, il ne peut masquer une vérité implacable : il n’a jamais été un modèle. Il n’a jamais incarné une ligne politique claire, sinon celle de la survie opportuniste. Aujourd’hui, il tente de se repositionner, de faire oublier qu’il a contribué à l’agonie du PDG. Mais personne n’est dupe.
Qu’il le veuille ou non, le PDG doit se reconstruire sur d’autres bases, loin des figures du passé qui cherchent encore à s’accrocher à un pouvoir qui leur a glissé entre les doigts. Il est temps que la page soit tournée, que le Gabon avance avec des visages nouveaux, et que les vieilles stratégies de manipulation cessent une bonne fois pour toutes.