Ali Bongo et la fausse grève de la faim, une comédie de mauvais goût

Depuis sa chute du pouvoir le 30 août 2023, renversé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, Ali Bongo Ondimba ne cesse de multiplier les stratagèmes pour se faire passer pour une victime du régime de Transition. Dernier coup d’éclat en date : une supposée grève de la faim pour protester contre la détention de son épouse, Sylvia Bongo, et de son fils aîné, Nourredin Bongo Valentin. Une mise en scène grossière qui, malheureusement pour lui, ne dupe personne.

Selon des sources proches de son intendance, Ali Bongo ne se prive de rien et mange comme un roi. Matin, midi et soir, l’ancien président déchu se délecte de repas copieux, agrémentés de collations régulières. Le 12 avril 2025, par exemple, son petit-déjeuner était composé de lait chaud, de kiwis, d’une omelette bien garnie et d’un assortiment de fruits. Pour le déjeuner, il s’est régalé d’une volaille nappée d’une sauce australienne accompagnée de légumes, suivie d’une savoureuse marmite du pêcheur. Quant au dîner, une sauce de dinde avec un pot-au-feu brésilien étaient au menu, sans oublier les divers en-cas de la journée à 9h, 10h30, 15h, 17h et 22h.
Alors, de quelle grève de la faim parle-t-il ? S’il a cessé de manger, ce n’est certainement pas pour protester, mais sans doute parce que le digestif de 22h était trop copieux !

Loin d’une réelle manifestation de désarroi, cette soi-disant grève de la faim ressemble à une nouvelle tentative d’attirer l’attention et de manipuler l’opinion. Il faut dire qu’Ali Bongo n’en est pas à son coup d’essai. Pendant 14 ans, il a développé l’art du mensonge et de la mise en scène, transformant la communication en outil de propagande.

Mais si vraiment il tient à protester, qu’il quitte donc le confort de son palais luxueux de la Sablière et vienne s’installer devant la prison centrale, matelas sous le bras, pancarte en main, à la belle étoile ! Là, on pourrait peut-être commencer à prendre son action au sérieux. En attendant, son petit-déjeuner à base de kiwis et d’omelette bien garnie ne risque pas de sensibiliser les Gabonais.

Faut-il encore rappeler qu’Ali Bongo n’est pas en prison, contrairement à d’autres à son épouse Sylvia et son fils Nourredin qui croupissent à Sans-Famille ? Il bénéficie de la clémence du président Oligui Nguema, qui lui permet de rester dans sa résidence privée, avec tous les privilèges que cela implique. En vérité, si la justice gabonaise était aussi intransigeante que l’exige le peuple souverain, Ali Bongo Ondimba aurait dû, lui aussi, goûter aux cellules de la prison centrale.

Finalement, il ne s’agit pas d’une grève de la faim, mais d’une grève de la vérité. Et comme toujours avec Ali Bongo, la démagogie reste le plat principal de son menu bien trop copieux. Espérons seulement que son fameux ragoût brésilien n’ait pas été préparé avec nos vaches fraîchement importées du Brésil ou on nous parle de disparition de certaines vaches…

Jean Pierre Mbou Okagha

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *