La question du niveau exact de la dette publique du Gabon a fait l’objet de multiples débats. Selon la Direction générale de la Dette (DGD), l’encours de la dette, géré exclusivement par ses services, s’élevait à 7075 milliards de francs à fin septembre 2024. Cependant, un autre calcul, prenant en compte des engagements non directement administrés par la DGD, tel que la dette liée à la TVA, la sécurité sociale et les rappels de solde, a estimé l’encours total à 8648,2 milliards de FCFA.
Cet écart de 1567 milliards de francs souligne une divergence importante, qui risque de faire monter le taux d’endettement au-delà de la norme de 70% fixée par la CEMAC.
Cette différence dans le calcul de la dette pose une question fondamentale sur la gestion de la dette publique du pays. La non-prise en compte de ces engagements dans le calcul traditionnel de la dette a conduit à une sous-estimation du niveau réel de l’endettement. Cela pourrait fragiliser davantage la situation financière du Gabon, déjà préoccupée par des dépenses publiques élevées et un besoin de financement continu.
Les créanciers internationaux, en particulier le FMI, surveillent de près cette situation, d’autant plus que la dette non divulguée dans les calculs de la DGD pourrait bien peser sur la capacité du Gabon à honorer ses engagements financiers dans les années à venir.
Ulrich MOKAMBI
