Éditorial – « Tournez la page » : message clair aux Bongo pour un Gabon qui refuse l’oubli

De Dieu Merci Makaya, Redacteur en Chef du Citoyen Lambda

Au lendemain de leur départ discret pour Luanda, présenté comme un « geste humanitaire », Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin tournent enfin physiquement le dos au Gabon ; qu’ils en fassent désormais autant dans leurs déclarations publiques. Le peuple n’a pas la mémoire courte : un demi‑siècle d’enrichissement familial, de contrats opaques et d’institutions détournées laisse des cicatrices profondes. L’ex‑chef de l’État, affaibli, s’est vu offrir un exil en Angola après vingt‑deux mois de résidence surveillée, tandis que Sylvia et Noureddin, brièvement incarcérés, ont rejoint la même destination sous la houlette d’une médiation de l’Union africaine .

Le dossier judiciaire, lui, suit son cours : les nouveaux procureurs gabonais maintiennent les chefs de détournement massif de deniers publics, corruption, blanchiment et haute trahison. En France, la famille tente de faire qualifier son sort de « torture », oubliant qu’au moins 406 millions d’euros de flux suspects ont déjà été retracés par les enquêteurs . Les Gabonais, qui ont vécu l’effondrement des hôpitaux et des écoles pendant que s’empilaient villas et comptes offshore, ne veulent plus assumer la facture morale et financière d’une dynastie déchue.

Depuis la transition d’août 2023, l’État a commencé à récupérer liquidités, bijoux et flottes de luxe pour financer l’accès à l’eau, l’électricité ou la scolarisation des zones rurales . Cependant, chaque interview accordée par la famille en exil, chaque recours médiatique international menace de re‑polariser un pays qui panse encore ses plaies et cherche un consensus pour reformer ses institutions.

Il est temps pour les Bongo de comprendre que le Gabon de 2025 ne leur appartient plus. Qu’ils tournent définitivement la page, renoncent à toute velléité de retour politique ou judiciaire instrumentalisé, s’engagent à restituer leurs avoirs et laissent la nation construire son avenir sans leur ombre. Le peuple a déjà choisi de regarder vers l’avant ; que ceux qui ont profité de sa patience, de ses richesses et de son silence cessent enfin de confisquer sa tranquillité.

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