La tempête judiciaire qui entoure Me Gisèle Eyue Békalé remonte à l’audience du 28 février 2025 devant la Cour criminelle spécialisée. Ce jour-là, l’avocate de Noureddine Bongo Valentin aurait, à l’insu du juge d’instruction, enregistré leurs échanges à huis clos. La séquence, restée confidentielle durant des mois, a ressurgi fin juin lorsque des activistes gabonais installés en France l’ont diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant l’indignation du barreau et de l’opinion.
Le geste, s’il est confirmé, viole à la fois le secret de l’instruction et la vie privée du magistrat. Les conséquences peuvent être lourdes : « Un avocat qui enregistre clandestinement et diffuse publiquement une audience du juge d’instruction risque des sanctions pénales et disciplinaires. En plus de l’amende et de la peine de prison pour atteinte à la vie privée, il peut être radié du barreau », rappelle l’homme politique Jean Gaspard Ntoutoume Ayi dans une déclaration reprise en boucle sur la Toile.
Face à l’ampleur du scandale, plusieurs confrères réclament l’ouverture immédiate d’une procédure ordinale : Me Eyue Békalé demeure justiciable au Gabon même si son client se trouve à l’étranger. Pour le barreau, l’enjeu dépasse un simple contentieux individuel : il s’agit de défendre l’intégrité de la profession et de réaffirmer que nul – pas même un défenseur des droits – n’est au-dessus des règles qu’il est censé respecter.
