Fin de règne pour le PDG : l’Union Démocratique des Bâtisseurs prend le manche du pouvoir gabonais

La scène politique gabonaise vient de basculer. Hier encore force dominante depuis la fin des années 1960, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) voit poindre son crépuscule, supplanté par la flamboyante Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), le parti présidentiel fondé par Brice Clotaire Oligui Nguema. Adossé au plébiscite du 12 avril 2025 94,8 % des suffrages et porté par un appareil politique neuf, l’UDB se prépare à rafler l’essentiel des pouvoirs locaux et nationaux lors des scrutins à venir.

Une mécanique partisane taillée pour la majorité absolue

Calquée sur la machine électorale qui avait assuré, en son temps, l’hégémonie parlementaire du PDG, l’UDB déploie déjà ses antennes dans les neuf provinces, ses cellules de base dans chaque canton et un réseau de diaspora très structuré. Objectif : sécuriser, dès les prochaines législatives, une majorité constitutionnelle à l’Assemblée nationale comme au Sénat et façonner, sans partage, la ligne politique du pays.

Du parti-État à la nation bâtisseuse

Mais la comparaison s’arrête à la mécanique. Là où le PDG s’était mué en presque parti-État malgré le semblant de multiparti, l’UDB se veut parti-nation : gouvernance interne collégiale, code d’éthique, audit annuel des fonds, et quotas obligatoires de jeunes, femmes et de techniciens dans toutes les listes électorales. La direction promet de bannir les vieilles pratiques clientélistes pour installer un management par résultats : contrats-objectifs pour les futurs élus, barème de performance publique et révocation automatique en cas de non-atteinte des indicateurs.

Vers une recomposition totale du paysage institutionnel

Si le schéma se confirme, les mairies stratégiques (Libreville, Port-Gentil, Franceville, Oyem…) et les conseils départementaux basculeront dans l’escarcelle bâtisseuse, tout comme la Vice-Présidence du Gouvernement, aujourd’hui dirigée par Alexandre Barro Chambrier. Les analystes anticipent l’arrivée d’un « Vice-Président du Gouvernement ministre bâtisseur » .

Un nouveau cycle historique

Après le BDG évincé par le PDG en 1968, l’histoire gabonaise s’offre un nouveau transfert de pouvoir. L’UDB, armée de la devise “Inclusivité – Développement – Félicité”, entend écrire la prochaine décennie en lettres capitales : infrastructures structurantes, réindustrialisation, gouvernance ouverte et diplomatie économique proactive. Pour le PDG, relégué au second plan de l’échiquier politique gabonais, l’heure est à la survie politique ; pour les Bâtisseurs, elle est à la conquête totale d’un Gabon nouveau, digne d’envie.

Francklin Boupama Mandji

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