Gabon Media Time et l’affaire Opiangah : Quand le journalisme devient militantisme

Il y a des moments où le journalisme flirte dangereusement avec le plaidoyer aveugle. Nos confrères de Gabon Media Time, dans leur récente sortie sur l’affaire Hervé Patrick Opiangah, semblent avoir choisi leur camp en se muant en avocats d’un homme empêtré dans des accusations des plus graves. À force de vouloir orienter l’opinion, ils en viennent à minimiser des faits qui relèvent pourtant d’un dossier judiciaire sérieux.

Dans un article truffé d’éléments tendancieux, Gabon Media Time tente de discréditer la justice gabonaise en arguant que l’accusation ne repose sur aucune base matérielle, oubliant que la procédure judiciaire suit son cours et que les juges ont estimé que les charges nécessitent une instruction plus approfondie. Pire encore, en relayant la déclaration d’Elisabeth Opiangah Mengue, supposée victime qui nie toute infraction, nos confrères insistent sur l’absence de plaignant tout en ignorant les mécanismes du droit pénal où, dans certains cas, les infractions sexuelles peuvent être poursuivies d’office par le parquet. Faut-il rappeler que la justice ne se rend pas sur les plateaux de télévision ou dans les colonnes d’un journal, mais devant un tribunal ?

Dans ce dossier, la ligne éditoriale de Gabon Media Time s’apparente davantage à une stratégie de défense qu’à un réel travail d’investigation. À vouloir jouer les chevaliers blancs en dénonçant une prétendue « instrumentalisation de la justice », ils occultent un fait essentiel : la justice doit faire son travail sans interférence, ni pression médiatique.

Se pose alors une question cruciale : les journalistes sont-ils devenus des auxiliaires de justice au point de réclamer un non-lieu avant même la fin de l’instruction ? Ce parti pris flagrant démontre une chose : il ne s’agit plus de rapporter l’information avec objectivité, mais de blanchir un homme en pleine tourmente judiciaire. Ce n’est pas seulement irresponsable, c’est une insulte aux principes de rigueur et d’éthique journalistique.

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