La capitale gabonaise s’apprête à vivre un moment inédit de son histoire politique. Le 3 mai prochain, le Président élu Brice Clotaire Oligui Nguema prêtera serment au stade d’Angondjé à Libreville, devant près de 40 000 personnes et en présence de seize chefs d’État africains, une première pour une investiture dans le pays. Une cérémonie publique et symbolique, bien éloignée des traditionnelles prises de fonction organisées au palais du Bord de mer sous les anciens régimes Bongo.
Parmi les dirigeants confirmés figurent notamment Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Denis Sassou Nguesso (Congo), Mahamat Idriss Déby (Tchad), Félix Tshisekedi (RDC), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), et bien d’autres. Des délégations officielles de pays comme la Chine, le Japon ou encore Israël sont également attendues, tout comme plusieurs organisations internationales (OIF, Commonwealth, BAD). La France sera représentée par Benjamin Haddad, ministre délégué à l’Europe — un niveau de représentation jugé modeste par le protocole gabonais.
Dès le lendemain, le 4 mai, un nouveau chapitre politique s’ouvrira avec l’annonce d’un gouvernement entièrement remanié. Le poste de Premier ministre disparaîtra, conformément à la nouvelle Constitution adoptée en novembre 2024, au profit d’un vice-président chargé de la coordination gouvernementale. L’ancien coordonnateur de campagne, Jean-Pierre Oyiba, est pressenti pour jouer un rôle stratégique dans cette nouvelle ère. Le septennat d’Oligui Nguema s’ouvre donc sous le sceau du changement et d’un renouveau diplomatique fortement assumé.
