Invité de l’émission « Canapé Rouge » sur Gabon Media Time, Julien Nkoghé Békalé, ancien Premier ministre de 2019 à 2020 sous Ali Bongo, a offert une prestation qui soulève bien des interrogations. Entre flatteries à l’égard des autorités de la Transition et vaines tentatives de se repositionner politiquement, cet entretien a mis en lumière l’impasse politique et sociale dans laquelle se trouve ce natif du département du Komo-Mondah, désormais éclipsé par des figures émergentes comme Camélia Ntoutoume.
Que cherchait réellement Julien Nkoghé Békalé sur le plateau du « Canapé Rouge » ? Voilà la question que beaucoup se posent après sa récente apparition. Ancien chef de gouvernement, il semble désormais à la recherche d’une planche de salut dans un paysage politique où son influence s’estompe. Alors qu’il aurait pu se livrer à une réflexion critique sur son passage à la tête du gouvernement ou proposer des pistes pour l’avenir du pays, l’ancien Premier ministre s’est contenté de flagorneries à l’égard du président Oligui Nguema, allant jusqu’à suggérer qu’il serait « utile » à la Transition s’il était nommé à un poste administratif ou diplomatique. Une posture qui a laissé un goût amer, témoignant d’une incapacité manifeste à se réinventer.
Face à cette prestation très peu appréciée, les habitants du Komo-Mondah, et plus particulièrement du 1er arrondissement de Ntoum, semblent avoir définitivement tourné la page de Nkoghé Békalé. Camélia Ntoutoume, actuelle ministre d’État et figure montante du Gouvernement Ndong Sima III, est aujourd’hui plébiscitée pour son engagement de proximité et son action concrète en faveur des populations. Là où Nkoghé Békalé est accusé d’avoir favorisé son clan et sa famille, Camélia Ntoutoume brille par son empathie et son efficacité, reléguant son ancien mentor à un passé marqué par le clientélisme et les privilèges.
Pour un homme qui fut à la tête de l’exécutif, cette quête désespérée de reconnaissance, marquée par des propositions maladroites de réinsertion professionnelle, interroge. Elle reflète aussi les écueils d’une classe politique en déclin, incapable d’assumer pleinement ses responsabilités ou de se retirer avec dignité. Julien Nkoghé Békalé, diplômé de l’École nationale de magistrature, illustre tristement les dérives d’un système qu’il a lui-même contribué à façonner.
Ibrahim Mayombo