Le PDG dans l’absurde : exclusion post-démission, mémoire sélective et peur du vide

Dans une scène politique déjà marquée par une perte de repères évidente, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a franchi un nouveau seuil de confusion. Lors d’une déclaration lue par la Commission Centrale de Discipline et des Promotions (CCDP), les Gabonais ont appris, non sans sarcasme, l’exclusion définitive de plusieurs anciens cadres… qui avaient déjà démissionné publiquement du parti.

Parmi eux : Guy Patrick Obiang Ndong, Charles Mvé Ellah, Daniel Ona Ondo, Emmanuel Ondo Methogo, Réné Ndemedzo Obiang, François Ango Ntoutoum, David Ella Mintsa. Tous ont quitté le PDG volontairement, et parfois publiquement. Et pourtant, le parti annonce solennellement leur « exclusion ». Peut-on poignarder un cadavre ? Peut-on mourir deux fois ?

Une seule question se pose alors : qu’est-ce qui effraie autant le PDG dans ces départs ? Car bien avant eux – et après eux – des figures majeures ont quitté le navire, souvent sans vague, parfois sans mot : Pascal Houangni Ambourouet, Alain Claude Bilié By Nze, Hermann Immongault, Éloi Zondo, Léandre Nzue, Françoise Assengone Obame, Steeve Nzeko Dieko,Denise Mekamne Épse Taty dont la démission ne saurait tarder et bien d’autres.

Mais pendant que le parti s’acharne sur ceux qui ont choisi de ne plus partager son idéologie, il ignore ses propres militants encore présents, ceux qui ont renouvelé leur fiche d’adhésion, ceux qui croient encore en une renaissance possible. Même au sein du PDG, la base fidèle s’interroge : à quoi bon garder la maison si l’on ne s’y occupe que des fantômes ?

Et puisqu’il est question de discipline et de fidélité aux institutions, qu’on rappelle une vérité que le PDG feint d’oublier : le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, lors de sa rencontre récente avec les acteurs politiques au Palais de la Rénovation, a réaffirmé l’obligation d’appliquer sans réserve les décisions issues du Dialogue National Inclusif.

Or, que dit ce dialogue ? Il dit, noir sur blanc, qu’il est la volonté souveraine du peuple gabonais que le PDG soit suspendu définitivement. Il précise que les cadres du PDG ne pourront plus se présenter à aucune élection politique. C’est une disposition claire, formelle, exprimée par le peuple et transmise au plus haut sommet de l’État.

Alors, si le Président venait à appliquer cette décision à la lettre, que resterait-il du PDG ? Où iraient ses donneurs de leçon ? Sur quel terrain moral et politique oseraient-ils encore se tenir ?

Le temps est donc venu pour le PDG d’admettre la réalité de son déclin, de cesser de se battre contre ses propres fantômes, et de méditer sur cette simple vérité : les pages tournées ne se relisent pas, et un livre que le peuple a fermé n’a pas vocation à revenir sur l’étagère.

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