PDG : Chuter n’est pas mourir, l’heure est à la dignité politique

En tant que camarade, en tant qu’observateur lucide, mais surtout en tant que fils d’un parti qui a marqué l’histoire politique du Gabon, je prends la plume avec à la fois de la tristesse, de la nostalgie… et un reste d’espoir.

Les événements récents autour de la Commission Centrale de Discipline et des Promotions (CCDP) du PDG, avec cette étrange déclaration « d’exclusion » de camarades qui avaient déjà acté leur départ, ne peuvent laisser indifférents ceux qui ont connu l’âge d’or de notre formation politique. À quoi bon frapper des portes déjà ouvertes ? Pourquoi s’acharner à radier des militants qui, de leur propre chef, ont quitté la maison ? Un parti se défend-il en se moquant de lui-même ?

Mais au lieu de sombrer dans l’humiliation répétée, il est temps pour le PDG de retrouver un peu de dignité politique. Car chuter n’est pas mourir. Et dans l’histoire contemporaine de l’Afrique, de nombreux partis autrefois au pouvoir ont perdu les rênes, sans pour autant disparaître.

En Ghana, le National Democratic Congress (NDC) a perdu le pouvoir à plusieurs reprises, mais a su revenir en force par les urnes. En Sénégal, après la chute du Parti Socialiste en 2000, ses militants ont reconstruit l’organisation patiemment, jusqu’à redevenir partie prenante des alliances gouvernementales. En Zambie, le MMD a connu l’échec, mais a aussi su rebondir à travers ses figures locales.

Même en Afrique du Sud, aujourd’hui, l’ANC, malgré les érosions, les crises internes et les scandales, continue à se battre pour rester un socle politique, en tentant de corriger ses dérives.

Le PDG ne peut pas feindre l’amnésie. Il ne peut pas croire qu’il suffit d’un micro et d’une chemise beige pour exister politiquement. L’histoire ne se décrète pas, elle se reconquiert. Et s’il reste encore un brin d’âme dans ce parti, alors qu’il s’accroche non pas aux fantômes de ceux qui l’ont quitté, mais à la force de ceux qui veulent encore y croire.

Mais cette résilience ne sera possible que si le PDG se regarde dans la glace. L’arrogance, les exclusions à effet de manche, la posture victimaire permanente ne construiront pas l’avenir. Ce qui le construira, c’est l’autocritique, le retour aux bases, l’écoute des militants de terrain, et surtout un projet sincère pour le peuple.

Je dis aux camarades : le vrai orgueil n’est pas dans la répression post-démission. Il est dans la capacité à se réformer, à se relever avec fierté. Oui, nous avons été au pouvoir. Oui, nous avons chuté. Mais non, nous ne sommes pas condamnés à l’effacement. À condition d’accepter de renaître.

Parce que le Gabon a encore besoin de partis solides, cohérents, porteurs d’idées, et pas seulement de slogans.

Camarade MCN, Gilbert Mbou Moussavou, militant engagé

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