Hier, mardi 10 juin 2025, l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie By Nze a tenté une apparition « compassionnelle » auprès des populations récemment déguerpies de Plaine Orety et de derrière l’Assemblée nationale. Une visite qu’il qualifie lui-même de « non-politique ». Vraiment ?
Comment croire à un élan de cœur quand l’homme arrive accompagné de caméras, micro baladeur discrètement accroché à sa chemise, prises de sons branchées directement sur la caméra de son cadreur personnel ? Si ce n’est pas une récupération politique, alors qu’est-ce donc ? Une répétition pour un prochain rôle ? Une mise en scène pitoyable pour tenter de raviver une flamme politique vacillante ?
Qu’on ne s’y trompe pas : Alain Claude Bilie By Nze n’est pas la personne indiquée pour faire des reproches au Gouvernement de la Transition. Il incarne, à lui seul, les dérives d’un système qui a broyé l’espoir de tant de familles gabonaises. Car si aujourd’hui des concitoyens dorment dehors, c’est aussi l’héritage direct de 14 années de gestion catastrophique sous le régime d’Ali Bongo, dont il fut l’un des piliers les plus zélés. L’échec de la planification urbaine, la complaisance vis-à-vis des constructions anarchiques, et l’abandon du service public, c’est aussi sa signature.
En venant jouer les chevaliers du peuple avec un micro cravate et un discours opportuniste, Bilie By Nze tente de faire oublier qu’il fut l’un des principaux artisans du chaos urbain que nous tentons aujourd’hui de corriger. Et ce, au prix de décisions difficiles mais nécessaires.
L’heure n’est plus aux artifices politiciens, mais à la reconstruction, à la rigueur et à la justice. Et ceux qui ont ruiné le pays hier ne peuvent se poser en sauveurs aujourd’hui. Le peuple gabonais ne sera plus dupe.