Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre Raymond Ndong Sima multiplie les remontrances à l’égard des responsables de l’administration gabonaise. Son discours est clair : insuffler une dynamique de rigueur et d’efficacité dans la gestion publique. Toutefois, derrière ces grands principes, son propre mode de gouvernance soulève des interrogations. Comment peut-il exiger des autres ce qu’il ne s’applique pas à lui-même ?
L’un des exemples les plus frappants de cette contradiction réside dans la gestion du Secrétariat de Province du Woleu-Ntem. Alors que Thierry Eneme avait été nommé en Conseil des ministres ,donc par la volonté du Chef de l’État , Ndong Sima l’a arbitrairement écarté pour installer son propre frère Hyacinthe Eyi Ndong, un retraité.
Une décision qui s’apparente à du népotisme et qui en dit long sur sa conception de la gestion administrative. Ajoutons à cela la polémique autour de la composition de son cabinet, où l’on retrouve une écrasante majorité de parents et proches, souvent sans réelle compétence pour occuper les postes attribués.
À la Primature, il semble qu’un « donneur de leçons » comme Ndong Sima ait permis à une personne totalement incompétente d’occuper un poste aussi stratégique. La responsable de ce departement, qui n’a aucune formation en communication, est une juriste, ce qui est incompréhensible quand on connaît les hauts standards de ce secteur. La place de ce département a toujours été occupée par des experts reconnus, comme Camélia Ntoutoume, Rodrigue Bissawou, ou Dorine Henri, tous professionnels de la communication. Le choix de Ndong Sima soulève de vives inquiétudes dans le metier. Ce type de gestion, fondé sur le népotisme plutôt que sur le mérite, n’est qu’un autre exemple de l’arbitraire et de l’incohérence qui caractérisent cet homme.
Si l’exigence et l’autorité sont des outils de gouvernance, elles doivent être exercées avec exemplarité et humilité. Loin d’un management moderne et efficace, Ndong Sima semble plutôt s’illustrer par une approche autoritaire et arbitraire.
Gouverner, ce n’est pas menacer ni intimider les administrateurs. À deux mois de la fin de sa mission, peut-être serait-il temps pour lui d’adopter une posture plus cohérente et de se concentrer sur un véritable service aux Gabonais et au Président Oligui Nguema qui lui a accordé sa confiance.
Un ancien collaborateur du Premier ministre, aujourd’hui Secrétaire Général, témoigne : « Ndong Sima a toujours été un apôtre du bia-bia et du c’est notre temps. Il fait partie, dans ce pays, des maîtres absolus du népotisme. Pour moi qui le connais depuis plusieurs années, je peux vous assurer que cet homme est imbu de sa personne. Il n’est vraiment pas bien placé pour donner des leçons aux autres. » Une déclaration qui en dit long sur le personnage et qui contraste avec son discours moralisateur actuel.
Le Citoyen Lambda