Violences en milieu scolaire : une campagne qui arrive trop tard ?

Le ministère de l’Éducation nationale a lancé, il y a quelques jours, une campagne nationale de sensibilisation contre les violences en milieu scolaire. Une initiative salutaire, tant les dérives observées ces derniers mois – agressions entre élèves, incivilités, harcèlement ou encore dégradation de biens publics – ont rappelé l’urgence d’un sursaut collectif. La parole institutionnelle était attendue, et il est juste de saluer l’engagement affiché par l’administration en charge de l’éducation à rétablir un climat de respect et de sécurité dans nos établissements.

Mais si l’intention est louable, le moment choisi interroge. Nous sommes à la toute fin de l’année scolaire. La majorité des élèves sont déjà en vacances, à l’exception notable des classes d’examen. Or, une campagne de sensibilisation, pour être efficace, doit s’inscrire dans la durée, s’appuyer sur un rythme pédagogique cohérent et toucher l’ensemble des acteurs du système éducatif, en période d’activité normale. En l’espèce, le timing fragilise considérablement la portée du message, et laisse planer un sentiment d’improvisation, là où l’on aurait attendu une stratégie pensée en amont.

Gouverner, c’est prévoir. Ce type d’initiative aurait dû être lancé en début d’année scolaire ou, à défaut, programmé pour la rentrée prochaine, avec des outils, des relais et des dispositifs capables d’agir au cœur des établissements. C’est à ce moment-là que les éducateurs, les familles et les élèves peuvent véritablement s’en saisir. Espérons donc que cette campagne ne soit pas un simple signal conjoncturel, mais le point de départ d’un programme plus ambitieux, articulé à une politique claire de lutte contre toutes les formes de violence à l’école. Le défi est trop important pour être traité à la va-vite.

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