Le Gabon fait face à une dégradation importante de sa note souveraine, passée de ‘CCC+’ à ‘CCC’ par l’agence de notation Fitch Ratings le 24 janvier 2025. Cette décision survient dans un contexte de tensions financières croissantes et d’incertitudes économiques. Les difficultés d’accès aux marchés financiers, combinées à l’accumulation d’arriérés et à une politique budgétaire expansionniste depuis le changement de régime, ont sérieusement altéré la capacité du pays à honorer ses engagements.
Le gouvernement gabonais, depuis août 2023, a intensifié ses dépenses publiques dans le but de répondre aux demandes sociales et politiques. Le recrutement massif de fonctionnaires et une hausse significative des dépenses d’investissement ont creusé le déficit budgétaire, qui est passé d’un excédent de 2,5 % du PIB en 2023 à un déficit de 0,2 % en 2024. En outre, la dépendance continue aux recettes pétrolières dans un contexte de baisse des prix du pétrole (70 USD le baril en 2025 contre 80 USD en 2024) complique la situation économique.
Les défis économiques sont exacerbés par l’incertitude politique liée aux prochaines élections, qui ajoute une couche de complexité à la gestion financière du pays. L’accès limité aux marchés financiers régionaux a également réduit les possibilités de financement, rendant le pays plus vulnérable aux chocs extérieurs.
Dans ce contexte difficile, la dégradation de la note souveraine du Gabon par Fitch envoie un signal préoccupant aux créanciers et investisseurs. Le pays pourrait se retrouver dans une situation de plus en plus tendue si les réformes économiques et les ajustements nécessaires ne sont pas rapidement entrepris.
