À l’approche de l’élection présidentielle, une figure tente de se repositionner dans le paysage politique gabonais : Alain-Claude Bilie-By-Nze. Cet ancien baron du régime Bongo, qui a servi loyalement Ali Bongo jusqu’à sa chute, se présente aujourd’hui comme un homme du renouveau. Mais que vaut réellement son discours ? Peut-on sérieusement croire que celui qui a toujours profité du système, qui a défendu bec et ongles un régime honni par le peuple, serait soudainement devenu le messie de la transition démocratique ? Il n’y a pas de miracle en politique, et encore moins d’amnésie collective. Bilie-By-Nze incarne le loup qui vient demander au mouton de lui accorder sa confiance en promettant de devenir végétarien… une illusion pure et simple !
Ceux qui l’écoutent aujourd’hui devraient se rappeler ses prises de position d’hier. Ce n’est pas un homme de rupture, mais bien un homme du passé. Ministre sous Ali Bongo, Premier ministre en fin de règne, il a été l’un des artisans du verrouillage de l’espace politique, de la manipulation de l’information et du musellement des libertés. À chaque crise, il a été celui qui trouvait les mots pour défendre l’indéfendable, celui qui, au lieu de se ranger du côté du peuple, cherchait à protéger ses privilèges. Aujourd’hui, il prétend être du côté des Gabonais, mais son parcours parle pour lui : il ne sert que lui-même et les siens. Son unique but est de revenir aux affaires, non pour changer les choses, mais pour perpétuer les mêmes pratiques qui ont ruiné le pays.
Le peuple gabonais ne doit pas tomber dans ce piège grossier. Ce n’est pas un hasard si Bilie-By-Nze tente de séduire en jouant sur les frustrations et les attentes du peuple. Mais ce que le Gabon a vécu avec Ali Bongo et ses proches, Bilie-By-Nze veut le reproduire, en plus habile, en plus rusé. Il ne faut pas l’écouter. C’est un opportuniste qui a changé de costume, mais qui garde le même agenda : le pouvoir pour lui et ses acolytes, la misère pour les autres. Le 12 avril prochain, les Gabonais devront se rappeler que leur avenir ne peut être confié à quelqu’un qui a déjà démontré son mépris du peuple. La transition en cours est une chance historique de tourner la page du passé, et Bilie-By-Nze n’est que la dernière tentative de ce passé pour survivre.
Ibrahim Mayombo