Dans un Gabon où le peuple souffre du manque d’eau, des routes dégradées et d’un accès limité aux services essentiels, l’histoire de Sayid Abeloko, ancien Directeur Général de l’OPRAG et ancien ambassadeur du Gabon au Togo, illustre l’ampleur du pillage des ressources publiques par une élite déconnectée des réalités du pays.
Selon des documents accablants, Sayid Abeloko aurait perçu des sommes astronomiques entre 2017 et 2023, dépassant les 11 478 milliards de francs CFA. Une somme qui, si elle avait été investie dans les infrastructures ou le développement social, aurait pu transformer la vie de milliers de Gabonais. Mais où est donc passé cet argent ?
La réponse se trouve dans le train de vie extravagant qu’il a mené durant son règne à l’OPRAG : villas luxueuses, voitures hors de prix, voyages à l’étranger, et surtout, une mainmise totale sur les finances de l’institution qu’il dirigeait. Au-delà du détournement de fonds publics, son passage à l’OPRAG est marqué par des abus de pouvoir inacceptables. Son bureau se serait transformé en véritable « motel de luxe », où il recevait à sa guise des jeunes femmes recrutées dans l’administration portuaire, dans la zone portuaire ou à Libreville. Celles qui refusaient ses avances subissaient des pressions, tandis que celles qui cédaient obtenaient promotions et privilèges.
Pire encore, pour justifier certains détournements, Abeloko aurait avancé des motifs religieux, notamment l’amélioration des conditions des musulmans au Gabon. Un argument qui aurait bénéficié de la bienveillance de l’ancien régime d’Ali Bongo et du président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon, Ismaël Oceni Ossa. Un stratagème habile, qui montre comment certains hauts responsables manipulent la foi pour masquer leurs crimes financiers. La question qui brûle les lèvres est donc simple : comment un homme accusé de tels crimes peut-il encore circuler librement dans les rues de Libreville ?
Alors que de nombreux Gabonais peinent à survivre, les responsables de leur misère continuent de profiter de leur liberté, se riant des lois et des institutions censées les juger. Il est impératif que les autorités de la transition prennent ce dossier au sérieux. Le Gabon post-30 août ne peut plus tolérer de tels actes d’impunité. Si la transition se veut réellement porteuse de changement, alors des figures comme Sayid Abeloko doivent répondre de leurs actes devant la justice. Monsieur le Président de la Transition, Messieurs les Ministres de la Justice et de la Sécurité, le peuple attend des actions concrètes.
Sayid Abeloko incarne tout ce que le Gabon ne veut plus voir : la corruption, l’arrogance du pouvoir, l’injustice sociale et l’abus des ressources publiques. Le peuple a soif de justice, il veut un Gabon nouveau, où les dirigeants sont comptables de leurs actes. Oser rétablir la vérité et engager des poursuites contre ceux qui ont volé le pays, c’est donner un signal fort à tous les autres prédateurs encore tapis dans l’ombre. Le temps de l’impunité est révolu. Il est temps d’agir.
Le Citoyen Lambda